Rosalie Kadar

 


 

Si elle avait été encore en vie, je ne sais vraiment pas ce qu'elle en aurait pensé de tout ça... de cette vie qui avance et qui change tellement. Je pense qu'elle aurait été nettement dépassée, que ça lui serait passé à 15000 au dessus et qu'elle aurait continuée son bout de chemin comme elle avait commencé à le faire, l'âme en paix, et sereine.

Si on me demandait ce que je voudrais stopper, je dirais, ralentissons un peu le temps, car il file et j'ai l'impression d'embarquer dans une espèce de folie sans vraiment savoir où je vais et surtout en n'ayant la maîtrise de pas grand chose... cette pandémie mondiale persiste et mute (ça soûle ça), étonnamment (ou pas) l'égoïsme prédomine, chacun pour sa poire... j'ai l'impression qu'à force de dire "mais allez-y profitez-en" ou "n'écoutez personne, foncez" ou "faites-vous confiance"... on peut en sortir des tas de phrases comme celles-ci, les gens les ont prises au mot et aujourd'hui l'individualisme collectif règne en maître. C'est terrible, je trouve ça triste. Et ce que je n'arrive pas à intégrer par dessus tout, c'est que parallèlement à ça, la communication n'aura jamais été aussi développée- étendue, on est au top de la COM, peut-on faire mieux encore, certainement, mais là on a atteint des sommets. Donc pourquoi avec une communication si large les gens sont de plus en plus égocentriques et seuls aussi!? y-a-t-il un lien?... l'un facilite la tâche à l'autre et vice et versa? je ne sais plus...

Les gens exploitent le moindre truc pour être "sur la scène", le partager. On dirait qu'ils ont besoin de ça pour exister... on en revient toujours à cette fameuse course du "👍". Est-ce qu'on se serait fait emberlificoter au point d'être devenu des accros de cette existence mais seulement si elle est likée. C'est réducteur je trouve: le pouce en l'air. Je lisais, hier, une pensée d'une écrivaine qui se faisait cette réflexion: "ce que nous vivons n'existe plus que si nous le montrons. Mais est-ce que nous vivons les choses que nous montrons?". Je pense sincèrement que pour certains, la vie est devenue ce challenge: il faut agir et vivre certaines trucs pour les partager et être apprécié, pour ensuite être conforter et puis satisfaits de ce que nous avons expérimenté pour "le proposer au vote". Donc, si l'assemblée a bien voté, ce que nous avons fait est bien, on peut donc continuer? arrêter et passer à autre chose? besoin d'une autre approbation peut-être pour être sûr du verdict? Et si ça ne marchait pas...? tu fais quoi? c'est ça vivre aujourd'hui?

C'est assez étrange cet agissement pour aller chercher une certaine forme de reconnaissance de ses pairs. Mais les pairs sont-ils des bons juges? qui donc est assez bon pour nous dire ce qui est bien ou ne l'est pas, surtout dans ce que nous vivons au quotidien; et qui a besoin de le savoir d'abord? N'exhibons nous pas beaucoup trop de contenus de nos vies? 

Trop de questions en suspens....

@+


Commentaires